samedi 29 janvier 2011

Banana Café



Qui est le joueur de flûte qui entraine cette farandole ?


Ou comment coupe t-on les ponts avec la "communauté"...  Le "Banana", bar branché où gués, lesbos, et vedettes se croisent, est l'exemple même du virage consumériste pris par le vaste club Lgbt, qui est à peu près aux homos  ce que le Crijf est aux juifs. C'est dans les années 90 que le cercle gué a pris sa vitesse de croisière et la  coloration qu'il a aujourd'hui. La bascule a été  brutale. De l'image de la folle, les gués sont passés dans les faits et dans l'imaginaire public, à une image d'hyper-virilité factice et creuse,  calculée au millimètre de muscles près, paufinée dans les Gymnase Clubs. Des moqueries et persiflages, les gués sont passés aux lauriers. "In" d'être gué, et d'avoir parmi ses amis des couples gués, tu parles. C'est précisément à ce moment-là, entre catacombes du Sida d'un côté, et surglorification du corps de l'autre, que l'identité guée s'est forgée, et que le clivage entre ce clan et ma toute petite personne s'est effectué. "Têtu", le Biba gué,  a achevé le travail.  La pédale des années 60 est passée à l'homo des années 80, au gué des années 90. De Honteuse à Triomphante, de la "planquée" à "celle" qui dévalise les shops de fringue, d'un drame à un autre drame.

Plus je  visitais, plus je  frôlais le milieu, plus la question se posait : "Qu'est-ce donc que ce monde, et surtout qu'est-ce que j'y fous ?" me disais-je avec la naïveté d'une Bécassine, marginale parmi des ex-marginaux qui n'en étaient plus, puisqu'absorbés goulûment par la civilisation consumériste, avec les Usa, l'Australie, Calvin Klein, Madonna, Dolce Gabbana, Dior, comme références et lignes de mire. Tragi-comédie au coeur de laquelle le jeune gué se trouve fourré sans qu'il ait encore cerné  la mesure de la difficulté de sa condition à long terme. Carpe Diem est le mot d'ordre, et pour cause.
Le gué d'aujourd'hui est sa propre divinité. Son reflet  dans le miroir le bouleverse. L'auto-contemplation narcissique est sa religion. Le veau d'or, c'est lui.-même. Cette auto-adoration a viré à l'insupportable. La soit-disant libération est aliénation de fait. 
Mensonges ! Mensonges ! Mensonges ! Armée de guignols colorés.



Bécasse à souhait, mais chrétien dans l'âme, et de la paille dans mes sabots,  bien qu'à l'époque encore jeune  frais, de "gôche", et bête comme mes pieds, tout en ne comprenant rien, bien sûr,  aux tenants et aux aboutissants du pouvoir de ce bas-monde, j'ai  refusé de  tomber plus longtemps dans le panneau,  ai flairé l'arnaque, le piège, la "clonisation".  A cette époque, où l'on parlait d'ailleurs ouvertement de "clone du Marais", j'ai pris peur, honnêtement, très peur, la sainte frousse.  Peur d'un sexualité qui était le vecteur de  mort, et peur d'une communauté en cours d'organisation, qui se rapprochait dangeureusement du pouvoir, dont les valeurs affichées étaient en inadéquation totale avec une certaine expérience spirituelle et occulte absolument tragique, et qu'il m'est  impossible  encore de révéler  au grand jour. 
Le dilemne, fut simple : ou je me conformais aux exigences esthétiques de cette sphère en pratiquant un sport qui "rapportât", (minceur, musculation, protéines...), adoptais les codes vestimentaires que je jugeais ridicules, si ce n'est grotesques, m'illusionais sur cette mythologie de la jeunesse terrestre éternelle, m'enivrais sous les lasers dans les ignobles boites de nuit à la musique techno, avec la perspective de m'y noyer, ou  je fuyais une fois pour toutes.
J'ai fui.
De diverses manières : en prenant le contre-pied de ce cercle, m'enlaidissant avec une certaine jubilation perverse, au fur et à mesure du temps qui passait, ne me conformant nullement à cette esthétique "gréco-romaine", et en pestant contre une zombification progressive marquée, entre autre,  par ces guépraïdes, truffées de chars commerciaux, où la  joie est hystérique et  factice : guignolades qui valent bien celle de la maçonnerie. L'initiation guée, l'adoubement, je ne les ai pas reçus, et pour cause.
J'ai fui,  dans des monastères , entre autres.
Au coeur de ces mêmes années, advint la claque affective magistrale, que je considère comme le pivot de ma vie intérieure, la baffe qui manquait pour achever le tableau. En cela, j'en suis extrêmement redevable à la personne qui me l'a infligée, un grand mystique qui s'ignore, et que paradoxalement, j'aimerai de toute éternité. L'ultime douleur fut le décès de ma très grande amie Orla, jusqu'au signe extraordinaire reçu d'elle, 3 mois après sa disparition. Puis de sérieux  soucis de santé se sont déclarés conjointement.(pas le Sida, je précise).   
J'ai fui Paris, et le temps, à la fois savalteur et destructeur, est passé.
Que sont mes anciens amis  devenus ? Eux qui ont 20 ans de plus sur les épaules et qui, entre santé fragilisée  et vieillissement,  ont été rattrapés par la condition humaine ? Je ne sais pas. Je l'ignore. Et tant mieux. Rien ainsi ne souillera le souvenir que j'en ai, et la tendresse que je leur porte encore, malgré cette hargne de breton scorpion qui m'est consubstantielle et que des Lgbt  que je ne connais même pas, me reprochent si vivement, comme si je les avais trahis. Trahison, et de quoi donc, ne m'étant jamais identifié à cette cause ?  Les court-métrages  auxquels j'aurais largement participé, sont un témoignage de cet état d'esprit, que je devais camoufler pour pouvoir encore survivre "au milieu de ce gué".

 Au-delà du cirque érotique et de la fanfaronnade auxquels ils acceptent de participer, que la spiritualité s'immisce en eux, ce serait un péché de les limiter à l'image superficielle qu'ils donnent d'eux-mêmes.  Je suis un athée de la religion de guétitude, c'est tout. Troquer une identité profonde et ses racines, pour cela ? Jamais ! Plutôt crever !
Qui aime bien châtie bien, et  les aime spirituellement bien que nos chemins soient si épars. Ici, c'est la brebis galeuse, eux, ce sont les brebis égarées. La réinfosphère a raison de gueuler, de mettre en garde, mais elle a tort spirituellement, et j'insiste sur ce point, de les mépriser, et ce, malgré les irritations compréhensibles que leur mouvement peut occasionner. Ils auront tout le temps de leur longue incarnation pour réfléchir. Les gauchistes Lgbt pensent oeuvrer pour leur libération, ils ne sont que des instruments du Grand Capital. Love Parade et Guépréaïde sont les expressions canalisées d'une détresse générationnelle, et la propagande homosexualiste, procroisement de la société consumériste et de la gôche, main dans la main,  fait partie du Plan, de "l'agenda" diraient les américains, du déracinement définitif de l'arbre chrétien. Pour les gués, ces manifestations sont l'expression d'une victoire. Attention aux lendemains qui déchantent car la civilisation vers laquelle, les nations se dirigent si un haut-là n'est pas prononcé rapidement, ne sera peut-être pas non plus au goût de tous les homosexuels.


        "Miroir, miroir magique, dis-moi que je suis le plus beau !".

Ci-git  un brun ténébreux dont le regard de braise me fait le même effet qu'une mouche sur le dos d'une vache.
Une Victoire pour les uns, un gouffre civilisationnel pour d'autres. Vous noterez que le logo de "Paix" est en réalité un symbole occulte négatif.
Je veux bien être pédé, une dernière fois, mais à part des Gravures de mode et des Créatures dont on ne sait si elles sont divines ou infernales, vous voyez un homme là-dedans, vous  ? Une Vache n'y retrouverait pas son veau. J'ai aimé  l'Homme, avec une grande... Hache ! Là, partout,  égrénés, Clowns,  Gargouilles et  Musculeux dont le biscotto  n'est le produit d'aucun travail des champs. De la breloque amerloque. Décidément, ce petit cercle n'aura jamais été  mon monde. Mais quelle pitrerie, et comment, en 20 ans, ce phénomène citadin aura fleuri ! Chars commerciaux du Banana ou de Têtu, où des gars à poil tournent au son de la techno, le  derrière emplumé, et où d'autres se taillent des pipes devant les passants. Hypnose des foules, mascarades en tous genres. Ce qui leur fait figure d'ascension est  dégringolade. Ces personnes, pour prendre leur défense, sont jeunes et immatures : pensent-ils que leur gloire corporelle est de toute éternité alors qu'une maladie suffirait à la décimer  ? Beaucoup d'entre eux, hélas, n'ont pas saisi la véritable nature de la condition humaine et "on" les maintient sciemment dans ce leurre. Ils sont dans la Matrice guée, utilisés telles des joujoux. Voilà  le résultat de la déspiritualisation forcenée, du déracinement de la civilisation, de la dévirilisation à grande échelle. Les hommes ne sont plus des hommes, les femmes ne sont plus des femmes, tout est mixé, broyé, décomposé. La liberté de cul est maximale, celle de conscience est  restreinte, cherchez l'erreur. Cela m'attriste. Ce n'est pas faire la leçon à ces générations  qui compte, mais juste de les prévenir des dangers. Mes pauvres petits. Qui sont les joueurs de flûte de ces  cohortes bigarrées ? J'ai une petite  idée là-dessus.

 

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